Délégation de la Région de San Pédro (Côte d’Ivoire) à la COP30
La Région de San Pédro, un modèle émergent de la territorialisation climatique en Côte d’Ivoire.
Catégorie : Actualités des membres
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À l’occasion de la 30e Conférence des Parties sur les changements climatiques (COP30), qui se tient à Belém (Brésil), la Région de San Pédro (Côte d’Ivoire), membre de l’AIRF, s’est distinguée par une participation particulièrement engagée en faveur de la territorialisation de l’action climatique.
Représentant le Ministre et Président du Conseil régional, M. Boueka Nabo Clément, le Premier Vice-président du Conseil Régional, M. Gilles Dienot Gueu, a porté un message clair : « les territoires doivent être au cœur de la mise en œuvre des politiques climatiques ». Cette démarche s’inscrit pleinement dans les dynamiques fortes qui marquent la COP30, où les acteurs internationaux convergent vers un principe clé : l’action climatique doit être pensée et déployée à l’échelle des territoires.
Marquée par l’ouverture d’un nouveau cycle de contributions déterminées au niveau national (CDN) à horizon 2035, la COP30 se veut résolument tournée vers l’action et la mobilisation collective. L’Afrique y réaffirme sa volonté d’être un continent porteur de solutions, malgré sa faible contribution aux émissions mondiales, tout en appelant à une justice climatique et financière renforcée. C’est dans cette dynamique que s’inscrit l’intervention de la Région de San Pédro.
Une feuille de route territoriale présentée à Belém
Autour du thème « Territorialisation de l’action climatique : enjeux et opportunités pour les Régions et Districts de Côte d’Ivoire », la délégation a présenté le Plan Climat de la Région de San Pédro, un document stratégique structuré autour de quatre axes majeurs :
- Tourisme durable et écotourisme comme leviers de développement économique ;
- Aménagement Forestier Durable, un enjeu crucial dans un pays qui a perdu près de 80% de son couvert forestier et qui ambitionne d'en reconquérir 30% d'ici 2030 ;
- Sécurité alimentaire et résilience des populations vulnérables ;
- Renforcement des capacités et promotion de nouveaux emplois verts.
La Région de San Pédro a su mettre en avant des projets concrets et à fort impact, suscitant l’intérêt de nombreux partenaires techniques et financiers mobilisés à Belém. Ces initiatives s’inscrivent pleinement dans les appels internationaux à développer des investissements verts et à réformer les mécanismes de financement climatique.
La délégation a également valorisé un atout majeur du territoire : la première Aire Marine Protégée (AMP) de Côte d’Ivoire, située à Grand-Béréby, au cœur de la Région de San Pédro. Avec ses 272 375 hectares de mangroves, récifs et herbiers, ce site constitue un levier essentiel pour la consolidation de la finance bleue, renforcer la résilience côtière, la préservation de la biodiversité et l’adaptation aux effets du changement climatique. Cette initiative, intégrée à la stratégie nationale et soutenue par l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), illustre la place croissante des écosystèmes marins dans les politiques publiques ivoiriennes.
Un exemple fort de l’importance des territoires dans l’action climatique
La participation de la Région de San Pédro à la COP30 illustre avec force le rôle stratégique des gouvernements régionaux dans la transition écologique. En présentant des projets structurés et opérationnels, la collectivité s’est affirmée comme un partenaire sérieux et orienté vers les solutions.
À l’image de nombreuses régions francophones engagées, San Pédro démontre que la territorialisation des politiques climatiques constitue un levier essentiel pour transformer les vulnérabilités en opportunités de développement durable.
Un accompagnement renforcé de l’AIRF pour 2025-2026
Dans le cadre du programme Transition écologique dans l’espace francophone (T2EF), cofinancé par l’ADEME, l’AIRF accompagnera la Région de San Pédro à travers une mission thématique dédiée au tourisme durable, prévue du 19 au 24 janvier 2026.
Le Directeur de l’AIRF, M. Dedessus le Moustier, ainsi que M. Raphaël Trouiller, Directeur de l’ONG Tetraktys, interviendront pour réaliser un audit de plusieurs sites touristiques et analyser leur potentiel de développement durable. À l’issue de cette mission, Tetraktys remettra une étude de marché par site permettant leur intégration au Plan Climat régional, actuellement en développement.
Ces travaux contribueront à structurer des projets d’aménagement crédibles et bancables, facilitant ainsi la mobilisation de financements nécessaires à leur mise en œuvre.